Oser se réinventer

FORMATION - L'ENJEU DE 2021
Extrait du Yakafokon, TogeZer, Janvier 2021


Par: Fabrice Pawlak - co-fondateur de  Togezer  

Je pense que le grand enjeu de 2021, c’est la formation, ou la préparation à ce qui nous attend tous, un monde incertain et instable. Je vous invite à lire au préalable  l’article  de Perrine Vandecastèle, membre du Campus de la Transition. Perrine dit très bien ce que nous en pensons, et sobriété oblige, j’éviterai ici de la paraphraser. Lisez l’article , il vous convaincra d’ajouter la formation Togezer à votre TO-DO list 2021.  A noter que Thomas Loubert (co-fondateur Togezer) suit actuellement un cycle de formation de plusieurs mois avec le Campus de la Transition. On se forme aussi sérieusement depuis 18 mois.

Le mur des réalités qui se dresse devant nous, gigantesque, incertain, glissant comme la glace, ressemble au Mur de Game of Thrones à la différence près qu’il n’existe pas de Garde de Nuit; il ne fait pas la différence entre ceux qui préfèrent l’ignorer et ceux qui le regardent en face. Le Mur est là, il s’impose à tous, et la Terre continue de tourner.  Se former, c’est se préparer à le gravir pour passer de l’autre côté. La formation, c’est comme aller à la salle d’escalade tous les jours. Parfois on préférerait rester au chaud et regarder Game of Thrones mais on y va quand même. La résilience a un coût.

Le tourisme réceptif est dans la pupille de l’oeil du cyclone pour plusieurs raisons:

  • La pandémie, tout d’abord, en ajoutant que les réceptifs, pour la majorité, ne reçoivent aucune aide gouvernementale.

  • Si reprise il y a, il faudra composer très sûrement avec une crise économique mondiale qui nous fera regretter celle de 2008. Selon les organisations mondiales du tourisme, il faudra attendre 2023 pour un retour à une “normale”.

  • Le réchauffement climatique en cours et ses conséquences: flygskam (honte de prendre l’avion) qui va probablement s’intensifier, et l’apparition souhaitable et probable d’une taxe carbone sur le kérosène (on trouve néfastes les subventions à la consommation de gaz à effet de serre - à l'aérien).

  • La hausse à venir du prix du billet aérien en raison de l’épuisement inéluctable des stocks de pétrole, à moins de croire à l’avion à l'hydrogène pour 2030 (ce n’est pas mon cas, et aucun expert en énergie ne croit à un hydrogène décarboné).

  • La fréquence accrue des crises à venir (sanitaires, sociales, géopolitiques, climatiques).

  • La tendance forte de la micro-aventure et du tourisme local.

Ce constat, nous l’avons débattu et partagé depuis quelques temps déjà, et c’était le monde d’Hier. En 2020, nous avons monté une sorte de club de formation sur la transition, au départ nommé les “écooliques anonymes” (j’ai déjà raconté son histoire  ici) , et c’est devenu le club Yakafokon que certains parmi vous connaissent. Aussi, on avait déjà publié un   article   de Sarah sur la nécessité et l’inexistence d’une formation sur le métier de réceptif en juin 2019.  

Alors que s’est il passé depuis ?  


Nous sommes partis pour une randonnée sérendipitique...  Sur le chemin, on a rencontré des gens étonnants, découvert de nouvelles pistes, écouté de nouveaux points de vue, sans doute influencé des parcours de vie.
Surtout, on a gouté à l’intelligence collective et à son potentiel, ses règles, et à ses limites. Dans cette période de crise ou d’échecs successifs des COP, ou en suivant l'actualité, on se rend compte de la difficulté que c’est que de fédérer ou que de débattre à 50 personnes, chacune avec sa temporalité, son intérêt, son ambivalence, ses priorités. L’intelligence collective est très exigeante en empathie, et l’empathie se marie mal avec l’inquiétude.  
“Tout seul on va plus vite et ensemble on va plus loin” en a pris un bon coup en 2020, tout comme la démocratie participative, car une crise aussi violente que celle de 2020 et des prochaines que l’on pressent, requièrent une réponse rapide, locale, organisée et déterminée.   

Nous continuons à penser cependant, à Togezer, que l’avenir appartient à l’échange, à la mutualisation, aux synergies ou autres symbioses. Il s’agira en 2021 d’aller vite et à l’essentiel, sans tergiverser. Le mot politiquement correct, pour cela, c’est l’agilité, mais dit autrement, c’est le volontarisme (beaucoup de travail) et reconnaître que sans leadership, il ne se passe pas grand chose. Il faut s’actualiser sinon prendre le risque de devenir obsolète.  
J’en reviens à cette randonnée 2020 pleine de sérendipité... De mon côté, j’ai co-organisé avec Serendip à l’été 2020 deux Transiteries, sorte de séminaire digital d’entreprise avec comme toile de fond, le dérèglement climatique et ses conséquences sur l’industrie du tourisme. On a monté des tribunes, invité des gens toujours décalés et parfois inspirants, animé des ateliers collaboratifs, bossé l’intelligence collective et sa mise en pratique. Puis, on a monté le Grand bazar de Togezer en octobre 2020, nouvel Objet Virtuel Non Identifié de notre boîte à idées. Le Grand Bazar, ce fut une variante de la Transiterie autour d’un salon B2B digital.  
Puis en novembre dernier, l’Escaet (école supérieure de commerce, spécialisée Travel) cherchait des intervenants extérieurs et me proposa de conduire une formation de 30 heures pour 80 étudiants en Master.  Le sujet ? Quasi carte blanche autour d’un monde en transition (vers quoi ? c’est bien le problème quand on parle de “transition”). Je préfère le terme: y aller “sans transition”, car on est déjà en plein dedans.  

“L'intelligence ce n'est pas ce que l'on sait mais ce que l'on fait quand on ne sait pas”. Jean Piaget.  

La recette de ce séminaire étudiant ? 

  • Un bazar assumé, avec la conviction que c'est en assemblant tout seul les pièces du puzzle, livrés dans le désordre, que l'on comprend et retient le mieux. Il s'agit de vivre pleinement sa formation, d'en être acteur plutôt que spectateur.

  • Un format : éviter autant que possible les cours magistraux et leur préférer le jeu, les ateliers participatifs, les conversations.

  • Des invités inspirants ou/et décalés. 

  • Exigence et curiosité

La sérendipité vous parle aussi ?  
A bientôt, curieux de discuter avec vous...